18 décembre 2014

Être photographe c’est aussi…

Divers

Aujourd’hui j’applique studieusement les conseils de mes amis et collègues spécialistes du web : j’indexe des mots clefs de “cocons sémantiques” ! Palpitante activité ! Alors que je suis en plein craquage devant mon écran et ma feuille remplie de synonymes je voulais vous faire partager ce côté cocasse de notre métier.

Pour la petite histoire, j’ai commencé la photo à Paris, j’avais mes clients réguliers, des projets qui arrivaient régulièrement par mes cercles de connaissances. En somme je n’avais pas besoin de chercher des clients. Et puis j’ai décidé de quitter cette belle capitale en 2012. J’ai craqué, je n’en pouvais plus, je suis partie presque sur un coup de tête. Poser le préavis de l’appartement, déménager et me voilà de retour en auvergne. Quelques semaines se sont écoulées et je me suis dit, rapidement, que j’avais fait une erreur. Je n’avais quasiment plus aucune connaissance à clermont-ferrand, ni personnelles, et encore moins professionnelles.

“Le monde des internets”

Au hasard d’une exposition en centre ville d’un des rares photographes que je connaissais, André Hébrard, j’ai croisé le photographe Nicolas Roger. Quelques mois plus tard, Nicolas m’a recontactée pour me proposer une collaboration. Je vous passe les détails, mais il a paru évident qu’il fallait faire un site pour montrer mon travail. “Faire un site ?…” Je les entends encore, chers collègues du local 19, “un wordpress c’est simple”. Nicolas, et Matthieu Huguet, développeur chevronné et reconnu, m’ont mis en place le thème et l’hébergement. Il n’y avait plus qu’à comprendre la machine wordpress. Nous sommes fin 2012, je pars de loin, soyons clairs je pars de rien. Internet pour moi rimait jusque là avec détente, point barre.

Rapidement dépassée par des termes barbares : CSS, SEO, javascript, page rank. C’est une horreur. Ils ne parlent pas la même langue que moi. Toujours studieuse, je décide d’acheter un carnet et de noter quelques termes avec des définitions. Je veux apprendre, comprendre surtout. Tant bien que mal, la première version du site sort début 2013.

Deux ans se sont donc écoulés, j’ai progressé. Je comprends, en global, les conversations de développeurs (oui c’est une race bizarre les développeurs, vous vous souvenez de Matrix ? un écran de développeur ressemble à la matrice ! ) ou autres webmarketeurs et référenceurs qui se reconnaitront. Aujourd’hui j’OPTIMISE, enfin soyons humble, j’essaie d’optimiser.

Alors être photographe en 2014 c’est quoi ?

Tout ça pour dire qu’en ce début de 21e siècle, le photographe – cet être tout aussi étrange que le développeur à sa manière – doit être polyvalent et plein de ressources. Les professeurs de photographie devraient prévenir leurs étudiants des compétences qu’ils devront acquérir après, ou au mieux, pendant leur formation.

Il faut évidemment maîtriser son matériel photographique et les outils informatiques qui sont liés à la post-production. Un photographe passe plus de temps à retoucher ses images qu’à la prise de vue. Mon mac est mon meilleur ami, même si je regrette avec mélancolie les heures passées au milieu des chimies du labo noir et blanc. Mais surtout :

  • Etre réactif et créatif. Le matériel, même le meilleur, reste incertain. Rien ne marche à la perfection au moment crucial. Il faut apprendre à contrôler son sang froid et ses nerfs, surtout devant les clients. Pas de panique, il y a toujours une solution, mais il faut la trouver vite !
  • Etre manuel. La photo c’est souvent de la bidouille, surtout en studio. Faire une photo 360° d’un sèche-cheveux qui doit être droit en tournant ?.. Si, si, avec des fils nylons on peut le faire. Commencez par apprendre à vous servir d’une perceuse avant de toucher un boîtier, c’est important. Soyez créatif dans votre reflexion, une lampe torche de smartphone peut éventuellement vous servir à rééclairer une zone de votre image.
  • Savoir se vendre. Le marketing, quelque que soit l’activité quand on est à son compte, est incontournable.

Et puis il y a tout ce qui ne vend pas du rêve : faire des devis, des factures, de la comptabilité, gérer son planning. Sortir la tête de l’eau du flux d’activités et réfléchir à plus long terme sur la viabilité de l’entreprise, démarcher de façon intelligente et réfléchie.

Enfin, je dirai qu’il faut apprendre et rester en veille. Apprendre à maîtriser les différents médias et logiciels, être curieux de nouveaux outils. La technologie va vite, vous ne pourrez pas la rattraper, mais gardez un oeil alerte sur ce monde un peu fou.

Merci

Autant vous dire que tout cela est plus facile à plusieurs, et qu’avoir rejoins une équipe de freelances au sein du coworking Local 19 a été une vraie aubaine.

Je tenais donc à remercier mille fois ceux qui m’ont aidée et continuent de le faire : Nicolas Roger, Matthieu Huguet, Jérôme Iavarone, Sophie Navas, Mihaela Andrei, Axel Aigret, et tous ceux qui m’apportent leur soutien de façon plus ponctuelle comme Matthieu Verne ou Olivier Coste. Pour finir parce que c’est la fin de l’année, et que sans eux je ne serai pas où j’en suis, les photographes : Marielsa Niels, Jérôme Chabanne, Jérôme Mondière, André Hébrard, Thibaut Mazen, Kaourik Breton.

Je vous devais bien ça, merci, merci, merci !!

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